Nayef Maroof : la transmission du savoir est la plus belle des récompenses
Généreux est certainement l’adjectif qui qualifie le mieux Nayef Maroof. Avec enthousiasme, il a pris le temps de nous parler de ses années Glion, de la relation si particulière qu’il a nouée avec les professeurs, véritables valeurs ajoutées de notre institution, et de son rôle d’étudiant Eta Sigma Delta. Quant à ses aspirations professionnelles, elles portent en elles la notion de générosité qui le caractérise si bien. Car on parle bien d’empathie et de don de soi, lorsqu’il s’agit de transmission du savoir.
The Insider (TI) : Pourquoi as-tu quitté l’EHL pour Glion ?
Nayef Maroof (NM) : Glion s’est imposé à moi comme une évidence. J’ai commencé mes études à l’EHL, mais très vite, je me suis rendu compte que l’environnement ne me correspondait pas totalement.
Ce qui m’a immédiatement séduit à Glion, c’est l’atmosphère : une approche humaine, personnalisée.
J’ai ressenti une réelle proximité avec les professeurs et les étudiants.
Dans une école, l’ambiance compte presque autant que les cours.
Ici, j’ai trouvé un cadre qui me pousse à me dépasser, tout en me sentant bien entouré.
TI : Quelle est votre définition de l’hospitalité ?
NM : Il existe certainement différentes définitions de la notion d’hospitalité, mais pour moi, tout commence par l’attention sincère portée à l’autre.
C’est cette capacité à créer un environnement agréable pour les autres.
L’hospitalité, c’est être en mesure de donner à celle ou celui que l’on reçoit l’impression d’être la personne la plus importante du monde.
Si cela peut paraître simple, c’est un vrai travail d’observation et de générosité.
TI : Tout à fait ! Cela me fait penser à une anecdote de Cyril Aouizerate. Alors qu’il séjournait dans un hôtel à Amsterdam, il a découvert une petite enveloppe déposée sur son lit.
À l’intérieur, on pouvait lire : « Nous avons remarqué que vous aimez les chapeaux. Nous nous sommes permis de prendre rendez-vous chez le meilleur chapelier de la ville. »
Selon lui, cette attention était l’incarnation de la notion d’hospitalité.
TI : Dans quel secteur aimeriez-vous travailler ?
NM : Dans l’éducation !
Depuis toujours, je porte une grande attention au bien-être des autres et j’aime beaucoup les accompagner dans leur développement personnel.
J’aimerais beaucoup pouvoir les aider à anticiper leurs aspirations, leurs attentes et leurs besoins.
Lorsque l’on fait de la formation, la récompense est d’une valeur inestimable !
Je crois vraiment que la transmission du savoir est une expérience merveilleuse et gratifiante dont on ne peut plus se passer une fois que l’on y a goûté.
TI : Quelle matière aimeriez-vous enseigner ?
NM : Je souhaite suivre les traces des professeurs de Glion.
Aujourd’hui, je suis prêt à aller jusqu’au bout avec un PhD pour devenir un expert de l’hospitalité, car j’ai déjà cette base grâce à mes études à Glion.
TI : Selon vous, quelles sont les qualités requises pour enseigner ?
NM : L’anticipation, l’empathie et la sympathie : des qualités essentielles pour aider les autres.
Pour renforcer mon propos, je vais prendre l’exemple des trainings réalisés dans les hôtels avant le début de chaque saison.
Ici, le rôle des formateurs est essentiel : la transmission est clef.
Car il faut être efficace pour que tout le monde soit prêt avant le début de la saison.
J’ai fait mes deux stages en Suisse, à Crans-Montana et à Villars-sur-Ollon, et j’ai vraiment aimé ces phases de préparation où tout le monde travaille d’arrache-pied pour atteindre le meilleur niveau.
TI : Pensez-vous que les cours reçus à Glion vous ont transmis les compétences nécessaires ?
NM : Je le crois profondément, car dès le premier semestre, nous avons plongé dans la réalité du secteur.
À Glion, la progression se fait crescendo et de façon cohérente.
Chaque semestre nous permet d’approfondir nos connaissances et d’aller plus loin ; chaque stage nous permet de mettre en application ce que l’on a appris et d’apprendre de nouvelles choses.
TI : Pouvez-vous nous parler de la relation avec les professeurs ?
NM : C’est pour moi l’un des plus grands atouts de Glion. Dès le premier jour, j’ai compris que les professeurs étaient là pour nous. Ils sont accessibles et sincèrement heureux de nous aider. La relation que l’on construit avec eux est vraiment particulière : on échange avec eux en dehors des cours, on dîne ensemble à la cafétéria. Le respect mutuel est fort et omniprésent. C’est un échange permanent de connaissances et d’expériences. Ils sont à nos côtés pour nous pousser à nous dépasser. Le lien que nous avons avec les professeurs de Glion est, à mes yeux, ce qu’il y a de plus précieux dans cette institution.
TI : Avez-vous déjà eu l’occasion de prendre la parole devant les professeurs de Glion ?
NM : Oui, c’était à l’occasion du Staff Development Day, un moment dédié à la formation continue des professeurs. J’y ai été invité par la Dean, Antonina Santalova, avec un ami Simone Trivelli, Senior Ambassador. Nous leur avons présenté notre retour d’expérience sur la pédagogie et l’organisation des cours : les étudiants se sentent-ils bien préparés pour les examens ? Quelles sont les méthodes pédagogiques qui fonctionnent le mieux ? Les étudiants se sentent-ils prêts à rejoindre le marché du travail ? C’était formidable de partager nos expériences, de se sentir écoutés et pris au sérieux.
TI : As-tu un professeur qui t’a particulièrement marqué ?
NM : La plupart ! Ce qui les rassemble, c’est cette passion de la transmission et cette volonté constante de nous faire progresser. Par exemple, lorsque j’écrivais ma thèse, ma superviseure m’a donné toutes les chances possibles de m’améliorer. Elle m’a donné le goût de la rigueur, le sens du détail et l’envie d’être minutieux. C’était une vraie chance d’étudier à Glion, car, souhaitant toujours m’améliorer j’avais la chance d’avoir des professeurs qui répondaient à mes interrogations : « Pourquoi j’ai eu 90/100 ? Comment faire encore mieux ? » C’est grâce à leur soutien et à leur goût de la persévérance que j’ai affirmé ma volonté d’amélioration continue.
TI : Au-delà de la théorie que vous ont-ils transmis de plus ?
NM : Leurs expériences et leurs histoires, mais ils nous laissent aussi raconter les nôtres. Par exemple dans les cours de RH et Leadership au semestre 6, on parlait de management des équipes. À ce moment-là, j’ai pu faire le lien entre mon activité de coach de volley et les cours de RH. Comment motiver et comment encadrer ? Un bel exemple de la pédagogie de Glion, où la théorie nourrit la pratique et la pratique nourrit la réflexion.
TI : Nayef, pouvez-vous nous parler de votre rôle d’étudiant Eta Sigma Delta ?
NM : Eta Sigma Delta c’est une société que l’on retrouve au sein des écoles d’hospitality. À Glion, il y a un chapitre composé des 12 meilleurs étudiants, dont le rôle est de donner des conseils et d’accompagner les autres étudiants pour les faire progresser. J’étais ravi de faire partie de ce groupe d’étudiants. D’ailleurs, avant le semestre 7, je ne soupçonnais pas l’importance de cette société. C’était un vrai privilège ! Quant à mon rôle, je l’ai toujours pris très au sérieux. L’implication en temps était d’au moins 5 h d’encadrement par semaine. C’était un engagement que je prenais envers les autres pour les accompagner, les faire progresser. Mais attention, je les ai prévenus dès le début : pour celles et ceux qui ont besoin de soutien en mathématiques ou en comptabilité, voyez cela avec un autre étudiant s’il vous plaît !
TI : Quelles sont les valeurs que Glion vous a transmises ?
NM : Le respect, l’entraide, l’envie de se dépasser. Pour ma part, je suis très attaché à l’Alumni Network, parce que l’esprit de Glion ne s’arrête pas au diplôme. Glion, c’est une communauté vivante, presque une famille, où les opportunités ne manquent pas pour s’impliquer, prendre des responsabilités et devenir leader. Un état d’esprit général qui est assez en adéquation avec mon mantra : vivre la vie sans regret et toujours faire le maximum avec les opportunités que l’on a.
TI : Si tu ne devais garder qu’un souvenir de Glion ?
NM : Impossible. On m’a déjà posé cette question et il m’était impossible d’y répondre. À Glion, chaque jour était un réel plaisir. Vraiment, ce n’est pas un cliché : chaque jour j’étais content d’être là de me lever pour retrouver les autres et pour apprendre. Voilà pourquoi j’aimerais beaucoup revenir à Glion et retrouver cette ambiance, cette fois-ci en tant que professeur.