Le luxe Ré-enchanté de Guillaume Pétavy Meynier

Guillaume Pétavy Meynier, CMO // Global Director de la Maison de Champagne Perrier-Jouët, évoque pour The Insider son lien avec le luxe. Avant tout émotionnelle et sensorielle, son approche du beau trouve un écho particulier dans son travail quotidien auprès des artisans, des chefs de caves, des artistes, qui entretiennent jour après jour la légende et l’excellence de Perrier-Jouët.

 

Le luxe d’aujourd’hui voit deux dimensions très fortes s’opposer : le luxe matériel, lié à la possession, et le luxe immatériel, qui laisse place à l’expérience.

Il me semble que le luxe contemporain, comme les marques de luxe, glissent vers une dimension plus émotionnelle, culturelle et sociétale. Tout en cultivant évidemment leur savoir-faire, elles ajoutent plus d’engagement à leur propos.

Si je devais définir le luxe en 5 mots ce serait le réenchantement et la liberté créative, l’excellence et le savoir-faire. Mais surtout le luxe est indissociable de la nature et doit, à mon sens, en être fortement inspiré. En effet, la nature est d’une richesse inouïe, elle est une source constante d’émerveillement. Ce que doit aussi être le luxe, en somme.

L’expérience la plus luxueuse que j’ai jamais vécue est une expérience de vie qui associe le voyage, l’excellence et l’émotion. Il s’agit d’une partie de polo que j’ai eu la chance de disputer dans une hacienda en Argentine avec de très grands joueurs. Ce moment était exceptionnel. Le luxe n’est pas forcément ostentatoire ou grandiose, il peut émaner d’un instant d’exception, simple et beau. Ce luxe-là ne s’achète pas, il se vit.

Le temps symbolise le mieux le luxe à mes yeux. Je pense ici à nos huit chefs de cave chez Perrier-Jouët. Se donner du temps, prendre son temps, faire mûrir une idée ou un produit, cela n’a pas de prix. Nos chefs de cave ont ce luxe et cette capacité à imaginer des champagnes incroyables à partir d’une histoire et d’un terroir.

Les cuvées d’aujourd’hui sont amenées à être dégustées dans 10 ans. Le chef de cave doit donc se projeter dans le temps et construire le champagne à partir d’une vendange. Cela nous amène à apprécier le temps qui passe. Je ne crois pas à un luxe qui ne prend pas en compte cette dimension.

Mon vrai luxe, c’est partager du temps avec ma famille, des moments de vie, à la fois transmettre et recevoir, s’émerveiller ensemble. Lors du premier confinement, nous avons réalisé un potager familial sur le mode de la permaculture.

S’inspirer et inspirer

Mon envie d’exercer mon métier est venue lors de mes premiers stages en entreprises où j’ai découvert un réel appétit pour le marketing et l’image de marque. Au fil du temps, j’ai affiné mes envies et me suis dirigé vers ce qui m’intéressait le plus : la liberté de créer, de collaborer avec des Artisans et des artistes qui nous apportent leurs sensibilités et leur vision très singulière du monde.

J’ai voulu travailler aux côtés de gens qui réussissent à se réinventer, à appréhender les changements culturels afin de s’inscrire dans le temps long et à dessiner un futur désirable. La tête dans les étoiles mais toujours un pied sur Terre.

L’histoire de Perrier-Jouët, l’une des plus anciennes maisons de Champagne fondée à Épernay en 1811 par Pierre Nicolas Perrier et son épouse Rose Adélaïde Jouët, ses cuvées et sa qualité incarne ce luxe émotionnel.

Et si l’on s’en réfère à l’objet, le tourbillon d’anémones du Japon dessiné en 1902 par Emile Gallé, chef de file du mouvement Art nouveau, l’emblème de la cuvée Belle Époque mais aussi celui de la maison elle-même, rappelle cette recherche d’excellence qui confine à l’art.

Le luxe, une notion en mouvement

Lorsque j’étais jeune, le luxe était plus matériel. Il s’agissait alors de posséder une belle montre, une belle voiture, de voyager… Aujourd’hui, ma vision a largement évolué. Le luxe se situe du côté de l’émotion, du sensoriel. Déguster des millésimes avec notre chef de cave, c’est pour moi un vrai luxe. Je repense par exemple à l’inauguration du restaurant éphémère Perrier-Jouët à Shanghai. Avant l’ouverture, nous avons passé cinq heures avec le chef Alain Passard à déguster ses plats dans l’arrière-cuisine. N’est ce pas cela le véritable Luxe ? Être dans les coulisses plutôt qu’en salle ?

Demain, les marques de luxe ne pourront pas s’asseoir uniquement sur leur savoir-faire et leur excellence, elles devront proposer un vrai point de vue. Ce sera un luxe engagé, mais aussi porteur de rêves et d’espoirs.

Le luxe de demain doit être inspirationnel, ouvert et surtout pas autocentré.

Crédits :

Toutes les images sont la propriété de Perrier-Jouët.

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